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Le supplément d'âme de votre cours de français
27 mars 2013

Reprise des LA 6 et 7: F&M # René Char

Mélanie a entièrement tapé les lectures du "Bulletin des Baux" et d'"Allégeance". Elle vous livre son travail, après correction.

Toute collaboration est bienvenue. N'hésitez pas à me proposer vos notes / compositions /reprises de cours. C'est utile à tout le monde.

 

LECTURE ANALYTIQUE 6

Le Bulletin de Baux

 Fureur et mystère - René Char

 

En quoi ce poème exprime-t-il l'exigence et le pouvoir de la parole poétique ?

Intro du texte dispo ICI

 

I - Une parole en tension

 

1) Le morcellement formel

-poème aphoristique: composé de 7 fragments, correspondant au langage poétique de Char

-forme aphoristique: faire le rapport avec le "Poème pulvérisé", titre de la section

-rapport avec le titre « bulletin »: la brièveté, la note : rappelle les « feuillets »

 

2) Le monde du langage

-parole, oralité: "bouche" "dialogue" "rupture du silence" "

- dictée : itératif du latin dicere : dire et redire, dire en répétant.

-l'écriture: "lire les lignes"

 

3) La discontinuité

-le réseau d'oppositions très dense avec les antithèses: "ni avènement ni fin" "ruines douées d'avenir, ruines incohérentes" "oui et non" "juxtapose la fatalité la résistance à la fatalité"

-rythme: binaire en 2 temps : ponctuation.

-baux: Baux de Provence, nom d'un village escarpé, difficile d'accès.

 

II - La plénitude du poème

 

1) La morale de l'action

-énonciation: passage du "tu" à "l'homme comblé" : généralisation

-temps des verbes à l'impératif: "juxtapose" "appréhende" + futur incantatoire: "tu connaitras"

-"bulletin": prescription : dire quoi faire

-verbes de mouvement: "juxtaposer" "renverser" "résister"

 

2) L'ouverture

-poème qui s'ouvre en temps:

*passé: "ruines" "soleil" "pierre" "jeunesse"

*présent: "soleil" + présent d'énonciation

*futur: "avenir" "soleil"

*temps sans limites: "ni avènement ni fin" + le soleil toujours présent

-poème qui s'ouvre en espace: "ici et en dehors" "volets arrachés" "la parcelle" "la hauteur"

 = parole poétique: permet d'abolir les limites du temps et de l'espace

 

3) La compréhension du monde

-déchiffrement du monde: "les ruines douées d'avenir, les ruines incohérentes avant que tu n'arrives" + l'homme doit comprendre ce qui l'entoure "pierre"

-harmonie du monde sensible: synesthésie "huit" "chaleur" "ciel" "verdure" "invisible" "sentir"

 

-> La poésie permet de relire le monde et de le sentir pleinement grâce à la morale de l'action.

 

 

LECTURE ANALYTIQUE 7

Allégeance

Fureur et mystère - René Char

 

En quoi ce poème d'amour a- t- il une dimension réflexive / métapoétique ?

Vous pouvez introduire ce texte en présentant Char, le recueil, de façon habituelle et vous pouvez aussi relater cette anecdote rapportée par Paul Veyne, un critique ami et admirateur de Char :

« Vers 1950, Car se promenait du côté de l’école des beaux-arts, quand inconnu qui l’avait reconnu, se mit à le suivre en déclamant « dans les rues de la ville il y a mon amour… ». Comme l’inconnu ne lâchait pas ses basques, Char lui demanda ce qu’il voulait. Et bien complimenter l’auteur sur ces beaux vers qu’aux bals publics, il ne manquait de réciter aux dames avec qui il dansait, non sans un certain effet. Le plus drôle était de voir la tête de Char lorsqu‘il racontait cette anecdote : amusée, dédaigneuse, flattée, furieuse et attristée à la fois. Il était arrivé ce jour-là, précisément ce que le poème prédisait…. »

Cela peut aussi vous servir de conclusion.

 

I - Un poème amoureux au lyrisme traditionnel

 

1) L'expression du sentiment amoureux

-première personne "je"

-lexique de l'amour: "amour" "fidélité" "heureuse"

-relation amoureuse: possessivité "ma" (déterminant possessif)

 

2) Un poème de séparation

-tournures négatives: "il n'est plus" "il ne se souvient plus"

-temps du passé

-interrogations "qui au juste l'aima ?"

-expressions de liberté et d'indépendance: "rues de la ville" / "chacun peut lui parler"

-changement de personne: "je" -> "il"

 

3) La musicalité lyrique

-structure en boucle: strophe répétée et identique

-expressions répétées: scansion "amour" x4

-rimes intérieures: "heureuse/creuse" "essor/trésor" "regards et espoirs/pars" "divisé/parier"

-alexandrins

 

II -Un poème de l'attachement du poète au poème

 

1) Un poème de dissimulation

Poème receleur de poésie : Char fait de ce poème une sorte de « tombeau » poétique, dans lequel il dissimule des alexandrins blancs. En effet, la quasi-totalité des phrases constitue une séquence d’alexandrin (12 syllabes) mais Char les cache à l’intérieur même de la prose. A noter que l’emploi de l’alexandrin est rarissime dans l’œuvre de Char.

 

2) Un poème miroir de l'œuvre

-place finale dans l'œuvre: dernier poème. Clôture, conclusion

-notion de poésie comme écoulement: titre de la sous partie "Fontaine narrative" / reprise dans le poème à travers les termes « il parcourt / son essor » + référence à l’aphorisme XXVI de « A la santé du serpent » « la poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts »

-métaphore: "épave heureuse" : désigne le poète, celui qui s’installe à l’intérieur du langage poétique.

-Allégeance reprend: des motifs, des images, des métaphores que Char utilise tout au long de l'œuvre :

« Le grand méridien » rappelle « la force méridienne » des Feuillets d’Hypnos  +  l’image de la ville, très rare chez Char qui est un poète de la nature, qu’on retrouve dans le même sens dans l’aphorisme LIII de « partage formel » : après la remise de ses trésors, le poète n’est plus le reflet d’un fait accompli. La ville sereine, la ville imperforée est devant lui ».

 

3) Le lien

-titre: "Allégeance" vocabulaire sacré qui exprime la soumission du poète au poème

Mais le poéte apparait aussi comme une figure tutélaire à travers l’image "pour qu'il ne tombe pas"

-       liberté du poème limitée: l’espace qu’il parcourt est fidélité"  

Enfin le verbe « creuse » évoque l’image du sillage, de la trace. On se rappelle alors «  la poésie doit laisser des traces et non des preuves car seules les traces font rêver »

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